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Tout Corps d’Etat

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Ahriman

Catherine Jauniaux : voix
Jean-Sébastien Mariage : guitare, composition
David Merlo : basse électrique
François Rossi : batterie

Ecouter le set (50 minutes) :





L’idée
Formé de quatre musiciens autant aguerris aux musiques expérimentales que populaires, l’idée de cette nouvelle composition est justement d’apporter la liberté d’imagination, de timbre, de structure, à une forme reconnue comme étant de la chanson.
Les morceaux fonctionnent sur une idée simple : la rencontre d’une ritournelle et d’un texte. La partie instrumentale est conçue comme un contenant, coloré, avec sa forme propre, suscitant une émotion particulière, ayant vocation à accueillir la voix et le texte. Ces derniers sont alors totalement libre de se placer dans cet espace.
Lors de séances de travail avec Catherine Jauniaux, entourée de nombreux textes et livres, ce sont les écrits d’Henri Michaux qui se sont naturellement imposés.
A priori inchantable, ils se sont avérés faire sens avec la musique. Nous connaissons le talent si singulier de Catherine Jauniaux pour qui « tout est chantable ».
La musique est pensée comme un assemblage de codes simples et facilement reconnaissables, choisis librement, et additionnés pour former un écrin à la voix.
Ainsi, par des rythmes dynamiques et entrainant, agrémentés de mélodies simple, nous donnerons une accroche originale qui rendra l’auditeur disponible à un chant particulier, et à des textes qui mêlent profondeur et humour.



La composition
Issu des musiques contemporaines et improvisées, Jean-Sébastien Mariage n’a jamais coupé le lien solide qu’il entretient avec la chanson. Guitariste tout terrain, il conserve depuis toute ces années, après toute ces rencontres effectuées dans des domaines aussi vastes et diversifié que le rock (Makhno), la musique abstraite (Hubbub), contemporaine (Eliane Radigue), une relation aussi privilégiée qu’intime avec bon nombre de musiques dites populaires.
Sa rencontre avec Catherine Jauniaux fut décisive. Ils commencent à travailler ensemble fin 2013, jouent de nombreux concerts en duo (Jauniaux/Mariage), Trio (« L’Amour » avec Xavier Charles), Quartet (Sisyphe avec Frederick Galiay et Mathias Pontevia).
A force de chercher ensemble, en se permettant les plus grandes libertés possibles, la chanson est venue s’immiscer dans leur travail, naturellement. Plutôt que de continuer à deux, ils décident de créer un groupe à part entière, avec une section rythmique.
Après plus de vingt ans de recherche sonore, timbrale, formel, Jean-Sébastien Mariage aborde le désir de mettre cette expérience au service d’une musique plus accessible, qui utilise des codes commun à un large public. Ces codes (rythmes et mélodies répétitives et entrainantes) sont agencées librement, sans souci de reproduction d’une esthétique existante. Ceci lui permet d’amener à faire entendre des sonorité qui ne sont pas utilisées dans ces musiques habituellement.



« Au delà de quelques illustres guitaristes (amplifiés) qui ont marqué l’histoire du jazz, le grand développement des qualités sonores de la guitare électrique fut initié en majeure partie par des guitaristes de rock, le plus souvent aux travers d’expériences inconscientes et non préméditées. Mais les possibilités que ces musiciens ont révélées sont aujourd’hui consciemment élargies par un grand nombre de guitaristes d’avant-garde qui ne peuvent être assimilés ni au rock, ni au jazz, ni vraiment aux musiques électroniques, mais qui se trouvent au centre du développement et des préoccupations de toutes ces formes musicales, avec comme point d’ancrage : l’improvisation. Jean-Marc Montera, Stephan Wittwer et aujourd’hui Jean-Sébastien Mariage font, entre autre, partis de cette famille de musiciens qui perpétuent le défrichage et qui d’une manière ou d’une autre, aux travers de nouvelles techniques ou de nouveaux matériaux (électroniques) font évoluer l’instrument, le transcendent, l’ouvrent à des sonorités inattendues, à des musiques insoupçonnées. De Hendrix à Bailey, la guitare électrique est devenue un instrument susceptible d’une remise en question d’idées préconçues sur la nature réelle de la musique et du son et sur ses véritables fonctions tant artistiques que politiques. »
Théo Jarrier - Improjazz


Henri Michaux (Namur, 24 mai 1899 – Paris, 19 octobre 1984) est un écrivain, poète et peintre d’origine belge d’expression française naturalisé français en 1955.



Henri Michaux est l’un des écrivains qui ont su le mieux restituer l’expérience humaine dans ses dimensions psychologique, spirituelle et corporelle, et ses deux faces tragique et comique. La souffrance est au cœur de son œuvre, nourrie par une impression de manque (« Je suis né troué », Ecuador), la perception du corps comme un obstacle, une angoisse métaphysique que les voyages extérieurs comme intérieurs ne parviennent à apaiser, et la recherche insatiable d’un moyen de s’échapper, de desserrer l’étau de l’appartenance.
Son écriture, à la fois tendue et désinvolte, abstraite et somatique, lyrique et logique, conjugue l’intensité de l’émotion et la distance de l’humour. Ses poèmes, en vers libres ou en prose, passent de la concision de l’aphorisme à l’ampleur lyrique, et multiplient les registres : imprécation, murmure, sarcasme, plainte, extravagance. La seule constante est une défiance radicale à l’égard du langage, dont il désarticule avec exaltation la cohérence fallacieuse pour « donner à voir la phrase intérieure, la phrase sans mots » : un rythme sec, nerveux, haletant, vibrant, une syntaxe inventive et répétitive, des créations lexicales et des onomatopées, recréent (par la violence) mais aussi récréent (par l’humour) la langue.
Source : Larousse.fr

Photos ci-dessous © Florian Roussé



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