Winter Mass

Chanson de chambre, micro-orchestre, WINTER MASS déploie sa musique en un répertoire subtil, hors le tumulte du monde.
Le trio est au travail et dès les premières notes, il semble voler. On a l’impression à les écouter de surprendre un de ces phénomènes météorologiques rares. On croit marcher sur une neige de coton. On croirait entrer dans un film et suivre les amants irréels de Dolls de Kitano ou faire un rêve, transi de désir, au pays de Wong Kar Wai ou de David Lynch. Pour nous habiller les oreilles, Frederick Galiay a écrit une nouvelle musique de l’hiver, musique de l’air et du feu. La voix et la présence énigmatiques de Sayoko nous aimantent et attirent à elle douceurs de chansons et fureurs de rock.
Les mélodies égrenées par la basse abyssale du compositeur ou la clarinette envolée de Jacques Di Donato semblent suspendues sur une aile au-dessus d’une ombre.
On sent comme la lave couver. On s’attend à voir quelque chose se passer. L’auditeur a la nuque qui pique et des frissons. Quand Jacques, le fameux professeur du conservatoire supérieur de musique de Lyon qui a formé tant de musiciens d’exception et d’esprits libres à la clarinette classique, quand il se met à la batterie, on comprend comment le projet bascule dans la magie musicale. On assiste à un spectacle.
L’art du compositeur pour sculpter des musiques précieuses et forger des rythmes enivrants apparaît au grand jour. On entre avec délices dans leur univers et on en ressort pas totalement.
La nuit nous recouvre d’un voile de mystère.