Poems by Edgar Allan Poe
Music composed by Frederick Galiay
Recorded at Studio Pigalle (Paris) and mixed by Guillaume Delavilleon
Mastering by Marwan Danoun at Studio Galaxy (Brussels)
Produced by Frederick Galiay & Mutatis Mutandis 2014
Ce projet a reçu le soutien de la DRAC Ile de France.
Ce disque a reçu le soutien de MFA (Musique Française d’Aujourd’hui, avec la participation du ministère de la culture et de la communication,la SACEM, Radio France et la SACD)
Charles Baudelaire écrivait en parlant d’Edgar Allan Poe que "Ce qui n’est pas légèrement difforme a l’air insensible". C’est cette étrangeté, ce mystère qui a donné envie au musicien Frederick Galiay de confronter sa musique aux textes de l’écrivain Américain.
Bassiste, chanteur, compositeur, Frederick Galiay possède un univers qui lui est tout personnel, bâti autour d’une musique jazz où liberté rime avec contemporanéité, où le sens du groove n’empêche pas une véritable recherche sonore (du timbre notamment). Ouvert à de nombreux horizons, le bassiste a participé aussi bien au fantastique Supersonic Plays Sun Ra qu’à Benzine, Mud ou Chamaeleo Vulgaris…
Pearls Of Swines s’articule sous forme de tableaux composés autour de textes d’Edgar Allan Poe. Aidé de Sarah Murcia au chant et au clavier, de Gilles Coronado à la guitare et de Franck Vaillant à la batterie, Frederick Galiay nous propose une musique aux confins du jazz, du post (math)-rock, de la noise et d’une musique contemporaine tirant vers l’atonalité. Le groupe construit, à l’image de la pochette, une cathédrale sonore où les arcs brisés sont autant de tourbillons rythmiques et mélodiques. Pas forcément tonal, dur, expressif et intense, Pearls Of Swines distille des atmosphères obsédantes, oppressantes pareil à une angoisse toute Heideggérienne.
Le Noise (Jérôme Gillet)
Avec Pearls Of Swines, le bassiste Frédérick Galiay réunit quatre musiciens qu’on a l’habitude de voir enjamber allègrement les genres musicaux, et ce pour évoquer les poèmes d’Edgar Allan Poe. Lui-même aime à terroriser les collectionneurs d’étiquettes : récemment entendu aux côtés de Thomas de Pourquery dans Supersonic, il anime avec le batteur Edward Perraud le duo Big, pur produit drum’n’bass. Toujours avec la même énergie et un jeu puissant qui n’est pas exempt de finesse
Ici, c’est avec une partie des musiciens de Caroline que Galiay propose son rock sombre et capiteux. Seule surprise, mais elle de taille, Sarah Murcia troque sa contrebasse pour des claviers vintage acidifiant les trames électriques qui relient Galiay au guitariste Gilles Coronado. Quand, par exemple, elle murmure le court poème « Eulalie » dans l’atmosphère dense et nerveuse créée par le quartet, une tension diffuse, orageuse rend l’atmosphère irrespirable. L’alliance rythmique entre le bassiste et le batteur Franck Vaillant tombe dru et juste, puis la musique débonde et s’enfle à mesure que la batterie s’empare de la masse d’électricité, jusqu’à devenir inquiétante.
Chaque morceau est ainsi un tableau de l’étrange, depuis « Ligeia » et sa voix d’outre-tombe qui semble exhaler des synthétiseurs jusqu’à « When The Rest Of Heaven Was Blue » qui épouse les contours contondants de la guitare avant de finir dans un déluge. Mais ce sont les deux parties centrales de « The Raven » qui définissent au mieux une musique fortement teintée par l’école de Canterbury. Le ton gentiment méphitique de Murcia s’allie aux soubresauts précédant la raideur cadavérique d’une batterie intraitable pour transcrire à merveille une élégante ambiance victorienne, avant de se fracasser sur une rutilante électricité.
A l’instar du Palais de Justice de Bruxelles qui illustre la pochette, la musique de Pearls Of Swines est un perpétuel chantier où la démesure et le mélange des styles est une ligne de conduite. Il en résulte un album énigmatique et délicieusement entêtant qui accroche autant par la qualité de ses interprètes que par son imaginaire puissant.
par Franpi Barriaux // Publié le 9 juin 2014
Âmes sensibles ne pas s’abstenir ! Pearl of Swines est un tableau vivant de perles musicales rares recueillies aux tréfonds d’une âme tourmentée.
Mélodies entêtantes qui se gravent dans le microsillon de la mémoire. BO sans l’être, à la recherche d’un film, votre film, celui que vous vous faites quand vous êtes en voie d’introspection, de rêverie ou de contemplation glissant de l’apesanteur à la gravité, objet planant non identifié, né de la pure imagination créative de Frederick Galiay à partir de quelques poèmes-clés de Edgar Allan Poe : Alone, Eulalie, Ligeïa, The Raven...
From childhood’s hour I have not been
As others were ; I have not seen
As others saw ; I could not bring
My passions from a common spring.
Un univers tenant qu’à un fil, l’équilibre d’une improvisation maîtrisée entre les irruptions guirlandesques des claviers de Sarah Murcia, le va-et-vient haché des guitares de Gilles Coronado, le chuchotement vacarmesque des percussions de Franck Vaillant et le duo des voix hypnotisantes de Frederick Galiay et Sarah Murcia font de Pearls of Swines une rareté discographique. Inutile d’insister sur l’absolue nécessité de les voir - pour les juger - sur scène...
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